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RABIER (Saint), Riberius, confesseur dans le Périgord, où il est particulièrement honoré le 15 août.

RABULAS (Saint) Rabulas, abbé, honoré le 19 février.

RACHEL (Sainte) (brebis, en hébreu), honorée le 15 janvier.
Fille de Laban, oncle de Jacob, elle était très belle et aimée de ce dernier qui fuyait son frère Esaü. Jacob la servit pendant 7 ans, mais reçut Léa, qui était moins belle, et dut encore travailler 7 ans de plus pour l'épouser. Elle lui donna deux fils, Joseph et Benjamin.

RACHILDE (Sainte), Rachildis, recluse, à Saint-Gal, honorée le 23 novembre.

RADBOD (Saint), Radbod, évêque d'Utrecht, au dixième siècle, honoré le 29 novembre.

RADEGONDE (Sainte), Radegundis (femme de conseil, en langue germanique), reine de France, au sixième siècle, fondatrice du monastère de Sainte-Croix, patronne de la ville de Poitiers, honorée le 13 août.
Dans l'année 529, Clotaire, roi de Neustrie, s'était joint comme auxiliaire à son père Thierri, qui marchait contre les Thuringiens, peuple de la Confédération saxonne. Les Thuringiens furent défaits dans plusieurs batailles ; leur pays, ravagé par le fer et le feu, devint tributaire des Francs, et les deux rois vainqueurs se partagèrent le butin et les prisonniers. Dans le lot de Clotaire se trouvaient deux enfants de race royale, le fils et la fille de Berthaire, l'avant-dernier roi des Thuringiens. La jeune fille, nommée Radegonde, avait à peine dix ans ; ses larmes et sa beauté naissante touchèrent le coeur de Clotaire, qui l'emmena dans les Gaules et la plaça dans une de ses maisons royales, au domaine d'Athies, sur la Somme. Là, par les soins de Clotaire qui avait formé le dessein de la prendre pour épouse, elle reçut des plus excellents maîtres une éducation conforme au rang qu'elle devait occuper un jour. Elle fut instruite dans la religion chrétienne par saint Médard, évêque de Noyon, reçut de ses mains le baptême et elle puisa dans ses enseignements les principes de la foi la plus vive et la plus sincère. En même temps elle étudiait, avec une merveilleuse intelligence, les lettres romaines et les ouvrages des Pères de l'Église. En lisant l'Écriture et les Vies des saints, elle pleurait et souhaitait le martyre ; ce n'était pas sans terreur qu'elle voyait approcher le moment d'appartenir comme femme au roi dont elle était la captive et qui avait causé tous les malheurs de sa famille.
Cependant Radegonde, résignée à la volonté de Dieu, accomplit le douloureux sacrifice qui lui était imposé ; elle épousa Clotaire et devint reine. Mais l'attrait de la puissance et des richesses n'avait rien qui pût séduire son âme toute occupée de Dieu : le temps dont elle pouvait disposer après l'accomplissement des devoirs que lui imposait sa condition, elle le consacrait à des oeuvres de charité ou d'austérité chrétienne ; elle se dévouait personnellement au service des pauvres et des malades. La maison royale d'Athies où elle avait été élevée et qu'elle avait reçue en présent de noces, devint un hospice pour les femmes indigentes, et l'une des plus douces occupations de la reine était de s'y rendre pour remplir l'office d'infirmière dans ses détails les plus rebutants. Elle jeûnait fréquemment, et assise à la table somptueuse du roi son époux, elle se faisait servir les mets les plus simples ; des légumes et des fruits secs composaient toute sa nourriture. Souvent la nuit elle se levait pour s'agenouiller dans son oratoire et offrir à Dieu ses larmes et ses prières.
Cependant Radegonde aspirait de tous ses voeux à la vie du cloître ; mais les obstacles étaient grands, et six années se passèrent avant qu'elle osât les braver. Un dernier malheur de famille lui donna ce courage. Son frère, qui avait grandi à la cour de Clotaire, comme otage de la nation thuringienne, fut mis à mort par l'ordre de ce prince. Dès que Radegonde apprit cet horrible meurtre, elle demanda à Clotaire l'autorisation de se retirer dans un monastère, et ayant obtenu l'assentiment du roi, elle se rendit à Noyon, auprès de saint Médard. Elle trouva le saint évêque dans son église, officiant à l'autel, et s'approchant vers lui, elle lui dit : « J'ai renoncé au trône pour embrasser la vie religieuse, et je viens te supplier de me consacrer à Dieu. » L'évêque répondit : « L'homme ne peut séparer ce que Dieu a uni. » Comme elle insistait, il demanda le temps de réfléchir. Alors les seigneurs et les guerriers francs que Clotaire avait chargés d'escorter la reine craignant que ce prince ne se repentit d'avoir donné son consentement à une séparation irrévocable, proférèrent contre saint Médard des paroles menaçantes, disant qu'il n'avait pas le droit d'enlever au roi une femme qu'il avait solennellement épousée ; les plus furieux osèrent mettre la main sur lui et l'entraîner des degrés de l'autel dans la nef de l'église. Pendant ce tumulte, Radegonde, qui avait cherché un refuge dans la sacristie, jeta, par une inspiration soudaine, un costume de religieuse sur ses vêtements royaux, rentra dans l'église, et s'avançant vers saint Médard, qui, était assis dans le sanctuaire : « Si tu tardes davantage à me consacrer, dit-elle, si tu crains plus les hommes que Dieu, tu auras à rendre compte au Pasteur souverain qui te redemandera l'âme de sa brebis. » Ces paroles imposèrent le respect aux francs, et saint Médard, y voyant un ordre du ciel, n'hésita plus ; il se leva, imposa les mains sur Radegonde et lui conféra le titre de diaconesse, quoique elle n'eût pas l'âge requis pour l'obtenir. Le diaconat, espèce de sacerdoce, mettait les femmes qui en étaient revêtues en rapport immédiat avec l'Église.
La première pensée de Radegonde, après avoir été ainsi consacrée à Dieu, fut de se dépouiller de tout ce quelle portait sur elle de joyaux et d'objets précieux. Elle couvrit l'autel de ses ornements de tête, de ses bracelets, de ses agrafes de pierreries, de ses franges de robes tissées de fils d'or et de pourpre, elle brisa de sa propre main sa riche ceinture d'or, en disant : « Je la donne aux pauvres. » Libre enfin, elle se rendit à Poitiers, où elle fonda un monastère qu'elle plaça sous l'invocation de la sainte Vierge et dans lequel elle établit la règle de saint Césaire, évêque d'Arles. L'étude des lettres figurait au premier rang des occupations imposées à la communauté ; on devait y consacrer deux heures par jour, et le reste du temps était donné aux exercices religieux, à la lecture des livres saints et à des ouvrages de femmes. Les religieuses les plus instruites s'occupaient à transcrire des livres pour en multiplier les copies. Après avoir ainsi tracé la voie et donné l'impulsion, Radegonde abdiqua toute suprématie, et fit élire abbesse, Agnès, jeune fille dont elle avait surveillé l'éducation. Volontairement descendue au rang de simple religieuse, elle faisait sa semaine de cuisine, balayait à son tour la maison, portait de l'eau et du bois comme les autres ; mais malgré cette apparence d'égalité, elle était reine dans le couvent par le prestige de sa naissance royale, par son titre de fondatrice, par l'ascendant du savoir et de la bonté. C'était elle qui maintenait ou modifiait la règle ; c'était elle qui raffermissait par des exhortations de tous les jours les âmes chancelantes, et qui expliquait, pour ses jeunes compagnes, le texte de l'Ecriture sainte.
L'empereur d'Orient, Justin II, ayant envoyé à Radegonde un morceau de la vraie croix, la réception de cette précieuse relique se fit avec toute la pompe des cérémonies religieuses, et l'on entendit alors pour la première fois le Vexilla regis, hymne célèbre en l'honneur de la croix, que Fortunat, évêque de Poitiers, avait composée pour cette solennité. Ce fut aussi à dater de ce jour que le monastère prit le nom de Sainte-Croix. Dans les dernières années de sa vie, Radegonde redoubla ses austérités. « Celui, dit Fortunat, qui pourrait retracer ses travaux, sa charité pour les pauvres, ses rigueurs pour elle-même, celui-là prouverait qu'elle fut à la fois martyr et confesseur. » Sainte Radegonde mourut en 587. Ses funérailles furent célébrées par Grégoire, évêque de Tours, au milieu d'un immense concours de peuple, et, suivant sa volonté dernière, elle fut inhumée dans l'église de Notre-Dame hors des Murs (aujourd'hui Saint-Radegonde), qu'elle avait fait construire.

RAIMOND. Voir Raymond.

RAINGARDE (Vénérable), Raingardes, veuve et religieuse, au douzième siècle, honorée le 26 juin.

RAMBERT (Saint), Ragnebertus, martyr, particulièrement honoré dans la Bresse, le 13 juin.

RAMESI (Saint), Ramesius, évêque de Gap, dans le Dauphiné, honoré le 3 février.

RAMIRE (Saint), Ramirus, martyr à Léon en Espagne, au sixième siècle, honoré le 13 mars.

RANDAUT (Saint), Randoalbus, martyr en Allemagne, au septième siècle, honoré le 21 février.

RAOUL (Saint), Radulphus (issu de rad signifiant conseil et wulf signifiant loup, en langue germanique), archevêque de Bourges, renommé pour sa diplomatie, qui fonda des monastères au neuvième siècle, honoré le 21 juin.

RAPHAËL, Raphael (médecine de Dieu, en hébreu), archange, honoré le 29 septembre.

RASTRAGENNE (Sainte), Rastragena, vierge et martyre, honorée le 12 mai.

RASYPHE (Saint), Rasyphas, martyr, au diocèse de Séez, honoré lé 23 juillet.

RATBOD (Saint), Radbodus, évêque d'Utrecht, honoré le 29 novembre.

RAVENEUSE (Sainte), Ravenosa, vierge en Sicile, honorée le 8 décembre.

RAVENNE (Saint), Ravennus, martyr particulièrement honoré à Bayeux, le 23 juillet.

RAYMOND ou RAIMOND (Saint), Ragnemodus, de l'ordre de Saint-Dominique, au treizième siècle, honoré le 23 janvier.
Raymond, surnommé de Pennafort, du nom d'un château de Catalogne, où il naquit, fut aussi illustre par son grand savoir que par ses éminentes vertus. Entré dans l'ordre des Frères prêcheurs, il travailla avec un zèle infatigable à instruire les fidèles et à convertir les hérétiques. En 1230, le pape Grégoire IX le fit venir à Rome et le chargea de recueillir les décrets des papes et des conciles. Raymond employa trois ans à faire cette collection connue sous le nom de décrétales. A son retour en Espagne, Raymond fut élu général des Dominicains ; il fit à pied la visite de toutes les maisons de son ordre, et malgré les fatigues qu'il eut à endurer, il ne diminua rien de ses austérités. Après avoir affermi ses religieux dans l'observation exacte de leurs devoirs, il demanda à être déchargé de sa dignité, plutôt par humilité qu'à cause de son grand âge, et il reprit avec joie ses travaux évangéliques. Ce saint homme mourut dans sa centième année, et fut canonisé par Clément VIII.
L'Église honore aussi, le 31 août, saint Raymond Nonnat, cardinal en Espagne, au treizième siècle ; le 9 novembre, saint Raymond archidiacre de Toulouse. Plusieurs comtes de Toulouse et de Provence ont porté le nom de Raymond. Parmi eux, on distingue Raymond IV, comte de Toulouse, un des chefs de la première croisade ; Raymond Bérenger, comte de Provence en 1209.
Personnages remarquables qui ont encore porté le nom de Raymond : Raymond du Puy, deuxième chef de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1120 ; - Raymond Lulle, écrivain du treizième siècle ; - Raymond de Sébonde, savant du quinzième siècle.

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