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JEAN-BAPTISTE (Saint), Joannes Baptista (Jean, qui est rempli de grâce, en hébreu ; baptiste, qui baptise, en grec), précurseur de Jésus-Christ, honoré le 24 juin.
Il était fils de Zacharie, de la famille d'Aaron, et d'Élisabeth, de la race de David, et parente de la sainte Vierge. Tous deux étaient justes et saints devant Dieu ; ils n'avaient point d'enfant, quoiqu'ils fussent devant Dieu ; ils n'avaient point d'enfant, quoiqu'ils fussent déjà avancés en âge. Un jour que Zacharie remplissait dans le temple ses fonctions sacerdotales, un ange lui apparut et lui annonça qu'il aurait un fils qui serait grand devant le Seigneur et précéderait le messie attendu par les nations. Élisabeth, durant sa grossesse, reçut la visite de la sainte Vierge, et elle sentit son enfant tressaillir dans son sein. Le fils qu'elle mit au monde reçut le nom de Jean, qui signifie plein de grâce, et il fut consacré à Dieu dès sa naissance. Jean, appelé à remplir une mission divine, se retira bientôt dans le désert, n'ayant pour tout vêtement qu'une tunique de poil de chameau et pour nourriture que quelques grossiers aliments. Il avait près de trente ans quand il commença à prêcher, en disant : « Faites pénitence, car le royaume de Dieu est proche. » Les habitants de Jérusalem , de la Judée et des pays qu'arrose le Jourdain, accouraient en foule pour l'entendre, et il les baptisait dans l'eau du fleuve. « Pour moi, disait-il, je vous baptise dans l'eau, mais il en viendra un autre plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de dénouer les cordons de sa chaussure ; c'est lui qui vous baptisera dans le Saint-Esprit. » Jésus-Christ vint lui-même du fond de la Galilée pour recevoir le baptême des mains de jean qui s'y refusait en disant : « C'est moi qui devrais être baptisé par vous, et c'est vous qui venez à moi. » Mais Jésus insista, et jean se soumit docilement.
Saint Jean-Baptiste passa ensuite à Béthanie, et delà, à Ennon, dans la Judée, prêchant partout la pénitence, reprenant avec une généreuse liberté l'hypocrisie des pharisiens, les profanations des sadducéens, les extorsions des publicains. Il osa reprocher à Hérode Antipas les désordres de sa vie privée, irrité, le fit jeter dans une prison. Hérode ayant donné un grand festin le jour de sa fête, la fille d'Hérodiade, sa belle-sœur, vint y danser en présence de l'assemblée ; charmé de la grâce de cette jeune fille, il promit de lui accorder sur le champ tout ce qu'elle demanderait. Celle-ci, inspirée par la haine que sa mère portait à Jean-Baptiste, demanda la tête de ce saint homme. Il fut décapité par un garde dans sa prison, et sa tête fut apportée dans un bassin à la cruelle Hérodiade. Les disciples de Jean virent prendre son corps et l'ensevelirent honorablement.
Les reliques du saint furent dans sa suite transportées en divers lieux, et sa tête est conservée dans la cathédrale d'Amiens. L'Église célèbre la fête de la nativité de saint Jean, le 24 juin et celle de sa décollation, le 29 août. Saint Jean-Baptiste est le patron des couteliers et des oiseleurs.
Personnages remarquables qui ont porté le nom de Jean-Baptiste : Colbert, ministre et secrétaire d'État, contrôleur général des finances sous Louis XIV (1619(1683) ; - Molière, poète comique (1622-1693) ; - Lulli, célèbre musicien du siècle de Louis XIV (1633-1687) ; - Massillon, orateur catholique -1663-1742) ; - Rousseau, poète lyrique (1671-1741) ; - Creuze, peintre français (1725-1805) ; - Kléber, général français (1754-1800) ; - Jourdan, maréchal de France (1762-1833) ; - Bernadotte, maréchal de France, roi de Suède (1764-1844).

JEAN l'Évangéliste (Saint), l'un des douze apôtres, honoré le 27 décembre.
Fils de Zébédée et frère de saint Jaques le Majeur, saint Jean avait environ vingt-cinq ans lorsque Jésus-Christ l'appela à lui. Il fut le témoin des principaux miracles du Sauveur, qui eut toujours pour lui une affection particulière ; aussi le saint évangéliste dit-il, en parlant de lui-même, qu'il était le disciple que Jésus aimait, et s'il se donne ce titre, ce n'est point par un sentiment d'orgueil, mais uniquement par amour pour son divin maître. Il fut le seul apôtres qui n'abandonna point jésus pendant sa passion, et il était au pied de la croix lorsque le Sauveur mourant lui recommanda sa mère. Après l'ascension de Jésus-Christ, il commença ) prêcher l'Évangile, assista, l'an 51, au concile de Jérusalem, et alla ensuite porter la foi dans l'Asie Mineure et jusque chez les Parthes ; il résidait habituellement à Éphèse, dont il est regardé comme le premier évêque. Arrêté par l'ordre du proconsul d'Asie durant la persécution de Domitien, et conduit à Rome, saint Jean fut condamné à subir, auprès de la porte Latine, un affreux supplice : on le plongea dans une chaudière d'huile bouillante, mais il en sortit sans avoir éprouvé aucun mal. Après avoir échappé à la mort d'une manière si miraculeuse, il fut relégué dans l'île de Patmos, et c'est là qu'il écrivit le livre de l'Apocalypse, dans lequel il prédit, sous des images sublimes, la ruine de l'idolâtrie et le triomphe de l'Église. Revenu à Éphèse quand la persécution eut cessé, il continua de gouverner avec un zèle infatigable toutes les églises d'Asie. Il était âgé de quatre-vingt-dix ans lorsqu'il écrivit son Évangile. Ses travaux et son grand âge l'avaient tellement affaibli, que ses disciples étaient obligés de le porter dans leurs bras aux assemblées des fidèles ; chaque fois il se bornait à leur dire ces belles paroles : « Mes chers enfants, aimez-vous les uns les autres. » « C'est là, ajoutait-il, le précepte du Seigneur, et si vous l'accomplissez, cela suffit. » Ce saint apôtre mourut à Éphèse, âgé de quatre-vingt-quatorze ans.
La mémoire du martyre et du glorieux triomphe de saint Jean près de la porte latin, est célébrée par l'Église le 6 mai. Saint Jean est le patron des imprimeurs, des libraires et des relieurs.

JEAN l'Aumonier (Saint), patriarche d'Alexandrie au septième siècle, honoré le 23 janvier.
Saint Jean, que ses immenses charités ont fait surnommer l'Aumônier, était né à Amathon, dans l'île de Chypre, d'une famille noble et riche. Après avoir passé plusieurs années dans la solitude pour s'y consacrer entièrement à la pratique des vertus chrétiennes, il fut élevé sur le siège patriarcal d'Alexandrie. Son premier soin, en arrivant dans cette ville, fut de demander la liste exacte des pauvres, qu'il nommait ses maîtres et ses seigneurs, parce qu'ils peuvent, par leur intercession auprès de Dieu, ouvrit les portes du ciel. Quoique leur nombre s'élevât à plus de sept mille, il se chargea de pourvoir à tous leurs besoins. Dès ce moment ses bien personnels, les revenus de son siège, qui était le premier de l'Orient, et les sommes considérables que lui remettaient des personnes riches, devinrent le patrimoine des pauvres : aucun malheureux ne l'approchait sans se retourner consolé. La charité de saint Jean ne se bornait pas à soulager les misères dont il était témoin ; il envoyait des secours à toutes les églises qui souffraient, à Jérusalem, aux chrétiens captif chez les Perse. Autant il était charitable envers les autres, autant il était austère pour lui-même. Sa table, ses meubles, ses vêtements, tout était pauvres chez lui. Un homme riche lui envoya un jour une couverture précieuse, le priant de s 'en servir pour l'amour de lui ; le saint patriarche eut cette complaisance, mais le lendemain il fit vendre la couverture pour en employer le prix à des aumônes. Celui qui l'avait donnée la racheta et la lui renvoya. Saint Jean la vendit une seconde, puis une troisième fois, en disant : « Nous verrons lequel des deux se lassera le premier. »
Saint Jean ne croyait pas avoir rempli tous ses devoirs en pratiquant la charité dans toute son étendue ; il s'acquittait aussi des autres fonctions de son saint ministère avec zèle le plus admirable, travaillant sans cesse à maintenir la paix, la justice et l'unité de la foi dans son vaste diocèse, qu'il ne quitta que vers la fin de sa vie pour aller visiter l'empereur à Constantinople. Mais au milieu de son voyage, se sentant trop faible pour le continuer, il se fit transporter à Amathonte, où il mourut quelques jours après son arrivé, vers l'an 619. Ses reliques, transportées d'abord à Constantinople, furent plus tard transférées dans la cathédrale de Presbourg où elles sont encore exposées à la vénération des fidèles. C'est de saint Jean l'Aumônier que l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem a pris son nom.

JEAN Chrysostome (Saint), évêque de Constantinople, père de l'Église aux quatrième et cinquième siècle, honoré le 27 janvier.
Jean, que son éloquence a fait surnommer Chrysostome, c'est-à-dire bouche d'or, naquit vers l'an 344, dans la ville d'Antioche. Il fut élevé dans la foi chrétienne par sa mère, et reçut les leçons des plus habiles maîtres. Il était jeune encore, lorsqu'un ami chrétien, zélé comme lui, voulut l'entraîner dans un désert de la Syrie, où quelques solitaires pratiquaient la pénitence. Ce projet ne fut combattu dans le cœur de Chrysostome que par la résistance et les regrets de sa mère. Il faut l'entendre lui-même raconter cette scène touchante. « Lorsque ma mère, dit l'apôtre chrétien eut appris ma résolution de me retirer dans une solitude, elle me prit par la main, me conduisit dans sa chambre, et, m'ayant fait asseoir auprès d'elle sur le même lit où elle m'avait donné naissance, elle se mit à pleurer, et me dit ensuite des chose encore plus tristes que ses larmes. » Rien n'égale, dans le récit de Chrysostome, la plainte naïve de cette mère désolée qui, depuis son veuvage, avait éprouvé bien des peines et des embarras. « Mon fils, dit-elle, ma seule consolation, au milieu de ces misères, a été de te voir sans cesse et de contempler dans tes traits l'image fidèle de mon mari qui n'est plus. Ne me rends pas veuve une seconde fois ; attends au moins le jour de ma mort. Quand tu auras réuni mes cendres à celles de ton père, entreprendre alors de longs voyages, personne ne t'en empêchera ; mais pendant que je respire encore, ne t'ennuie pas de vivre avec moi. »
Chrysostome n'eut pas le courage d'affliger sa mère, et renonça pour le moment au projet d'un lointain voyage. Ne pouvant fuir au désert, il se fit une solitude au milieu du monde, vivant avec Dieu, avec sa mère et quelques amis. Cependant il n'avait jamais cessé de nourrir des pensées d'une retraite plus profonde, et, quelques années après, quand il eut rendu les derniers devoirs à sa pieuse mère, il se retira parmi les anachorètes qui habitaient les montagnes voisines d'Antioche. Ce fut là que, revêtu d'un habit grossier, le corps ceint d'un cilice, il passa six ans dans les exercices de la plus austère pénitence. Obligé de revenir à Antioche, parce que les veilles et les mortifications avaient profondément altéré sa santé, il fut élevé au sacerdoce par saint Flavien et chargé d'instruire le peuple de la parole de Dieu, fonction qu'il remplit avec d'autant plus de succès, qu'à une éloquence touchante et persuasive il joignait des vertus vraiment célestes. La ville d'Antioche comptait alors cent mille chrétiens parmi ses habitants ; il chérissaient leur vénérable pasteur ; aussi, lorsque l'empereur Honorius voulut élever Chrysostome au siège de Constantinople, on eut recours à la ruse pour l'y attirer. Chrysostome, conduit hors de la ville sous prétexte de visiter les tombeaux des martyrs, se vit tout à coup saisi et confié aux soins d'un officier, qui l'accompagna à Constantinople, où il fut sacré évêque par le patriarche d'Alexandrie. Enflammé d'un saint zèle, il commença son épiscopat par la réforme des abus qui s'étaient glissés dans l'Église de Constantinople. Il fonda plusieurs hôpitaux, et tous ses revenus furent consacrés au soulagement des pauvres. Il ne portait jamais de riches vêtements, et de tout son palais il ne voulait qu'une cellule, où il étudiait et priait sans cesse. En même temps, fidèles à la voix de sa conscience, incapable de transiger avec le pouvoir, il s'élevait dans ses prédications contre l'orgueil et les violences des grands de l'empire ; la cour même éprouva les effets de son zèle.
La vigueur épiscopale de Chrysostome lui suscita de puissants ennemis, au nombre desquels était surtout l'impératrice Eudoxie, qui croyait voir des reproches directs de sa conduite dans les discours du saint évêque. N'écoutant que sa haine, elle le fit exiler. Mais, la nuit suivante, un violent tremblement de terre s'étant fait sentir à Constantinople, Eudoxie, effrayée, courut supplier l'empereur de rappeler Chrysostome. Le vénérable évêque, reçu aux acclamations de tout le peuple, heureux de recevoir son pasteur, fut conduit en triomphe dans la ville et reprit les fonctions de son ministère.
Mais le calme ne fut pas de longue durée. Huit mois après, une statue, qu'on avait élevée devant l'église de Sainte-Sophie en l'honneur de l'impératrice, donna lieu à des réjouissances mêlées de superstitions extravagantes, dont les chants et les cris troublaient le service divin. Le pontife, avec sa liberté ordinaire, blâma hautement ces désordres. Eudoxie en conçut une haine plus furieuse contre le saint évêque, qui fut déposé une seconde fois et exilé à Cucuse, petite ville d'Arménie, dans les déserts du mont Taurus. Chrysostome, après soixante-dix jours de marche sous un ciel brûlant, arriva au lieu de son exil, où il supporta courageusement toutes les rigueurs de la persécution, dont il était dédommagé par le respect et l'amour de tous les chrétiens. Le pape, indigné, réclama vainement contre cette inique détention. La vengeance des ennemis du saint évêque n'était pas encore satisfaite, et l'empereur ordonna qu'il fût transféré sur les bords du Pont-Euxin, à Pityonte, ville située aux derniers confins de l'empire. Les soldats qui l'escortaient eurent si peu d'égards pour son grand âge, que ses forces étaient épuisées quand il arriva à Comane. On voulut le contraindre à continuer sa marche ; mais sa faiblesse devint si grande, que ses gardes, malgré leur cruauté, se virent obligés de le ramener à Comane. Il fut déposé dans l'oratoire de saint Basilique, martyr ; là, après avoir reçu la communion, il adressa à Dieu sa prière, qu'il termina, selon sa coutume, par ces paroles : « Dieu soit glorifié de tout ! » et il expira le 14 septembre de l'an 407. L'Église perdit en lui un de ses plus saints évêques et son plus, illustre docteur. Les écrits de saint jean Chrysostome ont fait l'admiration de tous les âges.

JEAN le Nain (Saint), anachorète en Égypte au cinquième siècle, honoré le 15 septembre. Il a été surnommé le Nain à cause de sa petite taille.

JEAN le Silenciaire (Saint), évêque et moine en Arménie au sixième siècle, honoré le 13 mai. Le surnom de Silenciaire lui a été donné à cause de son amour pour la retraite, de sa vie humble et cachée.

JEAN Damascène ou de Damas (Saint), docteur de l'Église au huitième siècle, honoré le 6 mai.

JEAN Climaque (Saint), abbé du monastère du mont Sinaï, docteur de l'Église au septième siècle, honoré le 30 mars. Le nom de Climaque lui a été donné à cause de son principal ouvrage, intitulé : Climax ou Échelle du ciel.

JEAN (Saint), martyr à Rome avec saint Paul au quatrième siècle, honoré le 26 juin. Ces deux saints martyr étaient officiers dans les armées de Julien l'Apostat.

JEAN Ier (Saint), pape et martyr au sixième siècle, honoré le 27 mai.

JEAN de Capistran (Saint), moine franciscain au quinzième siècle, honoré le 23 octobre.
Jean naquit, en 1385, à Capistran, petite ville du royaume de Naples. Après avoir exercé pendant plusieurs années la charge de vicaire général dans l'ordre des franciscains, il alla prêcher dans les principales villes d'Italie, d'Allemagne, de Pologne et de Hongrie, et partout il opéra de nombreuse conversions par l'autorité de sa parole et l'éclat de ses vertus apostoliques. Les papes Martin V, Eugène IV, Nicolas V et Calixte III l'employèrent dans les affaires les plus importantes de l'Église. Lorsque Mahomet II après, la prise de Constantinople, vint assiéger Belgrade, Jean de Capistran s'enferma dans la ville avec Huniade, et contribua puissamment à la sauver par ses exhortations. On le voyait sans cesse, une croix à la main, au milieu des soldats qui animait de son zèle pour la défense de la foi. Jean de Capistran survécut peu à ce glorieux triomphe des chrétiens sur les infidèles. Il mourut en 1456, et fut canonisé par le pape Benoît XIII.

JEAN de Dieu (Saint), instituteur des Frères de la Charité au seizième siècle, honoré le 8 mars.
Jean de Dieu, ainsi nommé à cause de sa piété, naquit en Portugal l'an 1495. Il suivit d'abord la carrière des armes, et, après avoir quitté le service, il exerça le métier de colporteur pour gagner sa vie. Malgré sa pauvreté, il ne rencontrait jamais un indigent sans le secourir, et souvent il s'arrêtait dans les hôpitaux pour soigner les malades : c'était là comme le prélude de la sainte mission qu'il devait bientôt accomplir. Étant venu à Grenade, et voyant que le soin des infirmes et des malheureux était confié à des mercenaires qui négligeaient leur devoirs et souvent même spéculaient sur les misères qu'ils étaient chargés de soulager, il loua une maison qui, avec l'aide de quelques personnes charitables, fut bientôt transformée en hôpital. Ce fut ainsi que saint jean de Dieu jeta les fondements de l'ordre des Frères de la Charité, qui faisaient vœu de se consacrer entièrement. De l'Espagne, cet ordre se répandit en Portugal, en Italie, en Allemagne, en France, et les Frères de Saint-Jean de Dieu furent partout bénis et respectés par le peuple reconnaissant.

JEAN d'Égypte (Saint), solitaire au quatrième siècle, honoré le 27 mars.

JEAN de la Croix (Saint), fondateur des Cames déchaussée au seizième siècle, honoré le 24 novembre.
Jean de la Croix, ainsi nommé parce qu'il avait pour tout ameublement dans sa cellule qu'un lit grossier surmonté d'une croix faites de jonc, était né en Espagne l'an 1542. A l'âge de vingt et un ans il prit l'habit chez les Carmes de Médina, mais n'y trouvant pas la règle assez austère, il voulait se retirer à la chartreuse de Ségovie, lorsque sainte Thérèse l'associa à ses projets de réforme pour l'ordre des Carmes. Jean accomplit cette grande entreprise en 1568 et donna à ses disciples le nom de Carmes déchassés, parce qu'ils marchaient pieds nus. Jean de la Croix fonda ou dirigea plusieurs monastères où il établit la réforme, et jusqu'à la fin de sa vie il ne cessa de pratiquer les plus grandes austérités. Il a été canonisé par Benoît III.

JEAN de Matha (Saint), fondateur de l'ordre des Trinitaires au douzième siècle, honoré le 8 février. Saint Jean de Matha appartenait à une honorable et pieuse famille de Provence. Le jour même où, après avoir été ordonné prêtre, il dit sa première messe, il forma la résolution de se dévouer au rachat des chrétiens captifs chez les nations infidèles. Il communiqua ce projet à un pieux ermite, nommé Félix de Valois, qui habitait la forêt de Gandelu, au diocèse de Meaux, et ils se rendirent tous les deux à Rome, en 1197, pour soumettre au pape leur pieux dessein et obtenir son agrément. Innocent III, qui occupait alors la chaire de Saint-Pierre, donna son approbation à l'institut qu'ils se proposaient de fonder, et voulut que les nouveaux religieux prissent le nom de Frères de l'ordre de la Sainte-Trinité. Cet ordre s'établit d'abord en France, par la protection de Philippe Auguste, et de Gaucher, seigneur de Châtillon, qui donna au pieux fondateur la terre appelée Cerfroid, dans la Brie, pour y bâtir un monastères, regardé comme le chef-lieu de l'institut. Jean de Matha entreprit deux fois, en 1202 et en 1210, le voyage de Tunis, d'où il ramena un grand nombre de chrétiens qu'il avait rachetés. Il mourut en 1213, épuisé par ses travaux et ses austérités. Les trinitaires portaient en France le nom de Mathurins, parce que leur premier établissement à Paris fut fondé à l'endroit où était une chapelle placée sous l'invocation de saint Mathurin.

JEAN Gualbert (Saint), fondateur de l'ordre de Vallombreuse au onzième siècle, honoré le 12 juillet.
Les religieux de cet ordre, dont la première maison fut établie à Vallombreuse, dans le diocèse de Fiesolie, devaient pratiquement l'humilité, les austérités de la pénitence et la charité la plus universelle. L'institut fut approuvé par le pape Alexandre II.

JEAN de Prado (Saint), franciscain, martyr dans le Maroc au dix-septième siècle, honoré le 24 mai.

JEAN de Reomay (Saint), fondateur de l'abbaye de ce nom, en Bourgogne, au sixième siècle, honoré le 28 janvier.

JEAN de Sahagun (Saint), ermite en Espagne au quinzième siècle, honoré le 12 juin.

JEAN Népomucène (Saint), chanoine de Prague, martyr en Bohême au quatorzième siècle, honoré le 15 mai. L'empereur Venceslas le fit mettre à mort, parce qu'il avait refusé de révéler à ce prince la confession de l'impératrice Jeanne.

JEAN Colombin (Saint), fondateur de l'ordre des jésuites, à Sienne, au quatorzième siècle, honoré le 31 juillet. Les religieux de cet ordre soignaient les malades et distribuaient gratuitement des remèdes qu'ils préparaient eux-mêmes.

JEAN-FRANÇOIS-RÉGIS (Saint), apôtre du Velay et du Vivarais au dix-septième siècle, honoré le 16 juin.
Né à Foncouvert, dans le diocèse de Narbonne, Jean-François-Régis montra, dès l'âge le plus tendre, des sentiments de piété, qui furent encore développés et fortifiés par les exemples et les leçons de ses parents. Après ses premières études qu'il fit à Béziers, dans le collège des Jésuites, il entra dans leur compagnie, résolut de se consacrer à Dieu et de travailler au salut des âmes. Pendant son noviciat, il montra la plus admirable ferveur ; puis il fut chargé d'enseigner les belles lettres à Billom, à Auch et au Puy. Quand il eut reçu les ordres sacrés, il demanda la faveur d'être adjoint aux missionnaires qui allaient prêcher la fois aux peuples sauvages du Canada. Ses supérieurs, qui avaient d'autres vues sur lui, exaucèrent néanmoins ses vœux, en lui ouvrant dans les montagnes du Vélay et du Vivarais une carrière apostolique presque aussi pénible que celle du Canada. La ville de Montpelier fut le premier théâtre de ses prédications. Il y ouvrit la mission l'an 1731, et s'attacha surtout à l'instruction des enfants. Le matin il prêchait et entendait les confessions ; le soir, il visitait les prisons et les hôpitaux. Il ne refusait son ministère à personne, mais il avait une prédilection pour les pauvres, parce qu'ils étaient plus abandonnés, et il les appelait ses enfants et son trésor. De Montpellier, il alla à Soumières et visita les bourg du Lavonage où régnait une extrême ignorance avec tous les vices qui en sont la suite. Là, comme à Montpellier, l'autorité de sa parole et la sainteté de sa vie attirèrent et convertirent une foule de pécheurs égarés. Les sept dernières années de sa vie furent consacrées aux missions du Vivarais et du Vélay. L'été, il prêchait dans les villes ; l'hiver, lorsque les travaux des champs avaient cessé, il allait annoncer la parole sainte dans les campagnes ; ni les mauvais chemins ni la rigueur de la saison ne l'arrêtaient dans ses courses quotidiennes à travers les bois, les montagnes et les torrents : rien ne lui coûtait pour réconcilier un pécheur avec Dieu. Au milieu de tant de travaux et de fatigues, le saint homme n'avait pour toute nourriture que du pain et de l'eau ; rarement il se permettait un peu de lait et quelques fruits. Jamais il ne quitta le cilice, et il couchait sur des planches, n'accordant au sommeil que deux au trois heures chaque nuit.
Vers l'année 1640, il avait quitté le puy pour aller prêcher une mission à Louvesc, village du diocèse de Vienne. Après une marche pénible, saisi par le froid et le fièvre, il arriva malade à Louvesc la veille de Noël, prêcha néanmoins trois fois le lendemain et autant de fois le jour suivant ; mais ses forces étaient épuisées, et le 31 décembre, il redit son âme à Dieu. Il fut enterré à Louvesc au milieu d'un immense concours de peuple accouru de toute parts. Des miracles, attestés vingt-deux évêque du Languedoc, s'opérèrent à son tombeau, et depuis cette époque Louvesc est devenu un lieu célèbre de Pèlerinage. Saint -Jean-François-Régis a été béatifié par Clément IX et canonisé par Clément XII.

JEAN-MARIE-BAPTISTE VIANNEY (Saint), dit le curé d'Ars.
Né à Dardilly (près de Lyon), en 1787, il fut vicaire d'Ecully, puis curé à Ars, près de Belley, en 1818. Il fit des miracles et attira les foules. Il mourut en 1859. Béatifié en 1904, il fut ensuite canonisé en 1925. Patron des curés.

JEAN de Parme (bienheureux), supérieur de l'ordre de Saint-François au treizième siècle, honoré le 20 février.

JEAN de Salerne (Bienheureux), religieux de l'ordre des Frères prêcheurs au treizième siècle, honoré le 9 août.

JEAN Prandotha (Bienheureux), évêque de Cracovie au treizième siècle, honoré le 21 septembre.

JEAN de Ribéra (bienheureux), archevêque de valence, en Espagne, au dix-septième siècle, honoré le 6 janvier.

Vintg-trois papes et un grand nombre de princes des maisons souveraines de l'Europe ont porté le nom de Jean. Parmi les personnages remarquables qui ont encore porté ce nom, on peut citer : le sire de Joinville, historien français (1223-1319) ; - Froissart chroniqueur et poète français (1333-1410) ; - Hunyade, vaïvode de transylvanie, illustre guerrier (1400-1456) ; - Guttemberg, inventeur de l'imprimerie (1400-1468) ; - Dunois, illustre guerrier, grand chambellan de France (1402-1468) ; - Du Bellay, cardinal et homme d'État (1492-1560) ; - Cousin, peintre français (1500-1590) ; - Goujon, restaurateur de la sculpture en France (1520-1572) ; - La Fontaine, le premier des fabulistes (1621-1695) ; - Racine, poète tragique (1639-1699) ; - La Quintinie, agronome français (1626-1688) ; - La Bruyère, écrivain français (1644-1696) ; - Bart, marin français, chef d'escadre (1651-1702) ; - De Lassalle, instituteur des Frères des Écoles chrétiennes (1651-1719) ; - Lannes, duc de Montebello, maréchal de France (1769-1809).

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